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DE MARIE DE FRANCE.

FABLE XI[1].

Dou Lion, dou Bugle et de un Leu[2].

Jadis esteit custume et lois,
Re li Léunz dut estre Rois
Seur tutes les Bestes qui sunt,
È ki cunversent en cest munt.
Dou Bugle ot fait sun Séneschal[3]
Car preu le tint et à loial ;
Au Leuz bailla sa Provosté[4].
Tuit trois en sunt el bos alé,
Un Cerf truvèrent è chacièrent,
Qant pris l’orent, si l’escurchièrent ;10

  1. Dans plusieurs manuscrits cette fable et la suivante, sont de suite et sans être séparées.
  2. La Fontaine : la Génisse, la Chèvre, la Brebis en société avec le lion, liv. I, fabl. VI.
    Phædr., lib. I, fab. 5. Vacca, Capella, Ovis et Leo.
    Romul. Nil., lib. I, fab. 6, idem.
    Anon. Nilant., f. 9.
  3. Grand maître de sa maison. La charge de grand-sénéchal fut, dit-on, instituée par Charlemagne, à l’imitation de ce comte du sacré palais des empereurs romains, qu’Honorini appelle comitem Castrensem sacri Palatii.
  4. Voyez sur cette dignité la note de la fable lix.