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POÉSIES

FABLE XIII.

De l’Aigle et de la Corneille[1],
alias
D’un Aigle qui ne sot ovrir l’Escaille.

Len dist k’uns Aigles vint volant
Juste la mer Peissuns quérant[2] ;
Une Welke[3] truva entière,
Mais ne sot en quele ménière
Peust l’eschale despécier[4],
Kant à son ni dust repérier[5].
Une Cornaille l’encuntra,
Si dist quel li ensègnera

  1. Phæd., lib. II, fab. 6. Aquila, cornix, et testudo.
    Rom. Nil., lib. I, f. 12, idem.
  2. Auprès de la mer, pour chercher du poisson.
  3. Mon manuscrit porte une mole, moule, ainsi que le n° 1830 ; mais M. 17, M. 18, 7615, et les manuscrits d’Angleterre disent velque, escaille, welque, welke, mots qui indiquent une tortue.
  4. Rompre, briser.
  5. Retourner, revenir.