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POÉSIES

Or vus rendrai le guerredun [1]
Qant à mei féistes le pardun,30
Qant à mes piex tus ai marchié.
Gratez la terre à vostre pié
Tant que ferme vus i puissiez ;
E puis à-munt bien vus sachiez[2].
Ensi purrez ça forz issir,
E je ferai od moi venir
Autres Suriz pur mei aidier
As cordes k’ici sunt trenchier ;
E as roiseus qui sunt tenduz,
Ne serez mie retenuz.40
L’ensengnement à la Soriz[3]
Fist li Lions, si fu gariz
E de la fosse est eschapez,

    qu’on vînt au secours et qu’on arrêtat le criminel. Lorsque ce dernier parvenoit à s’évader, et que la huée (le cri), avoit été faite, tout le village étoit mis à l’amende, ou soumis à une peine plus forte ; celui qui avoit entendu le cri, étoit obligé de le répéter ; et si, l’ayant entendu, il n’étoit pas sorti de chez lui pour porter secours, il répondoit du criminel jusqu’à ce que celui-ci fût arrêté. Voy. Gloss. de Langue Romane, au mot Harauder.

  1. La récompense, le salaire.
  2. Et tenez-vous bien droit, afin que le filet soit tendu.
  3. Le lion suivit le conseil de la souris et s’en trouva bien.