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DE MARIE DE FRANCE.

FABLE XXXIV.

La compengnie dou Chien au Leu[1].

Uns Leus et uns Chiens s’encuntrèrent,
Parmi[2] un Bos ù il alèrent.
Li Leus a le Kien esgardei,
E puis si a à lui pallei ;
Frère, fait-il, mult estes biaus,
E mult est luisanz vostre piaus.
Li Chienz respunt : c’est véritez,
Je menju bien, s’en ai assez[3] ;
[a]E souef giz quant, pluet le jor

  1. La Fontaine, liv. I, fab. v. Le Loup et le Chien.

    Phædr., lib. III, fab. vii. Canis et lupus.

    Rom. Nil., lib. III, fab. xxxiv, idem.

    Anon. Nil., fab. xlv.

    Vincent. Bellov.

    Le Grand d’Aussy, fabliaux, tom. IV, p. 173.

  2. Au milieu.
  3. Je mange à mon appétit et je dors lorsque l’envie m’en prend, ou que le temps est mauvais.
Variantes.
  1. Soef gis quant plest, et le jor
    Par devant le lit mon sengnor.