Page:Marie de France - Poésies, éd. Roquefort, II, 1820.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
vij
NOTICE.

Wolgares, peuple venu des bords du Wolga ; saint Méthodius l’accompagna bientôt dans sa mission et lui devint fort utile. Bogoris, roi de ces idolâtres, avoit une sœur ; cette princesse ayant été faite prisonnière, fut conduite à Constantinople où elle se convertit à la foi.

Revenue près de son frère, la nouvelle cathécumène desira lui inspirer les sentiments qu’elle partageoit. Bogoris faisoit alors élever un superbe palais qu’il vouloit décorer avec magnificence. Il pria l’empereur de lui envoyer un habile peintre ; saint Méthodius qui excelloit, dit-on, dans la peinture, fut envoyé près de Bogoris, lequel demanda, entre autres tableaux, un sujet capable de glacer d’effroi les spectateurs. Méthodius choisit le jugement dernier et le rendit avec tant de force que la vue du tableau frappa le roi des Wolgares ; l’explication du sujet le frappe plus encore : voulant abjurer la religion de ses pères, il demande et obtient le baptême[1]. Ses peuples irrités de cette conversion se révoltent ; mais Bogoris ne tarde pas à les soumettre,

  1. Vers l’année 860.