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DE MARIE DE FRANCE.


FABLE LXV.

De l’Escharbot ki cuidoit voler si com li Aigles[1].

Dun Escarbot nus cunte et dit,
E jeo l’ai truvé en escrit,
Qi ot géu en un fémier ;
Qant il fu saol de mengier
Fors s’en issi, à-munt garda[2],
E vit l’Aigle cum il vola.
Mult part le tint à orgoillox
En sun cuer fu mult enviox,
As autres Escarboz a dist
[a]Qe Destinée trop leur meffist[3] ;10

  1. La Fontaine, livre I, fable III, la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf.
    Phædr., lib. I, fab. 24, Rana et Bos.
    Anon. Nilant., fab 33, Rana rupta et Bos.
    Vincent. Bellov. Spec. Hist.
    Le Grand d’Aussy, Fabliaux, in-8o, tom. IV, p. 187.
  2. Il s’en fut, puis regardant en l’air.
  3. Que la destinée, la nature l’avoit bien maltraité.
Variantes.
  1. Que leur Spaude leur meffit.