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DE MARIE DE FRANCE.

FABLE LXXIV.

D’une Singesse et de son Enfant[1].

Une Singesse aleit mustrant
A tutes Bestes sun Enfant,
Si l’en teneïent tuit pur fole
E par sanlant è par parole ;
[a]Tant k’a un Liun le mustra.
Au commencier li demanda
Se il est biax ; cil li a dit
Qu’ains plus leide beste ne vit ;
Porter li reuve en sa meisun
E si recort ceste rèsun.10
Chascuns Houpix prise sa couwe[2]
Si s’esmerveille quele est souwe.
Cele s’en vait triste et dolente,
Un Ors encuntre en mi la sente[3] ;

  1. Le Grand d’Aussy, Fabliaux, in-8o, tom. IV, p. 189.
  2. Chaque renard prise sa queue, il est glorieux qu’elle lui appartienne.
  3. Au milieu du chemin.
Variantes.
  1. Tant qu’au Lyon l’ala moustrer,
    Si li commance à demander
    Cis enfès est biax ; ce li a dit.