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NOTICE.

soupçonner d’en avoir imposé, lorsque, sous un point de vue historique, il a fait mention de la version angloise.

En examinant avec attention les fables de notre poëte, on découvre aisément la preuve qu’elles ont été traduites de l’anglois. D’abord il y est souvent fait mention des comtes et de leurs juges, des grandes assemblées pour rendre la justice, des ordonnances royales qui en étoient émanées, etc. Quel pays, autre que l’Angleterre, étoit divisé en comtés ? Quel autre pays possédoit de semblables établissements ? Veut-on une preuve plus convaincante ? Dans sa traduction en vers françois, Marie a conservé plusieurs expressions de l’original anglois. Tels sont les mots Welke[1], Witecocs[2], Grave[3], Verbes et Wibets[4], Wassel[5] et autres.

Mais il me semble que cette collection de fables d’Ésope présente un degré d’intérêt et de difficulté infiniment plus important, et qui réclame bien autrement l’attention, que les conjectures de Le Grand d’Aussy.

  1. Fable de l’Aigle et de la Corneille, n° XIII.
  2. Fable des Trois Souhaits, n° XXIV.
  3. Fable du Loup et de l’Escargot, n° LVI.
  4. Même fable, n° LVI.
  5. Fable de la Souris et de la Grenouille, n° III.