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NOTICE.

Tous les historiens ont accordé à ce prince le surnom de Beau-Clerc, et aucun n’a donné les raisons qui lui avoient mérité un titre si honorable, qui n’étoit accordé qu’aux savants ou aux gens qui aspiroient à le devenir. Il est possible alors, puisque ce monarque a réellement obtenu un surnom si flatteur et si distingué, qu’il soit l’auteur de la version angloise traduite par Marie. Cette opinion est appuyée et justifiée par les historiens contemporains, qui ont accordé à Henri Ier le titre de Beau-Clerc ; il est à présumer qu’il en fut digne et qu’il le mérita, car il aima les lettres et encouragea ceux qui les cultivoient. Il appela auprès de lui les écrivains les plus distingués et les récompensa d’une manière digne d’un grand souverain. Et ce qui pourroit ajouter encore à ce qui vient d’être dit, c’est la quantité de mots féodaux, qui abondent dans les fables, dont l’usage et l’emploi se rattachent parfaitement au règne de ce prince.

Si cette opinion est rejetée, on ne peut avancer que cette traduction ait été faite par Henri II ; son règne fut trop orageux, et un pareil travail exige de la tranquillité. Ce n’est que dans la paix qu’on peut sacrifier