Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/38

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George Sand n’a été si aisément conquise aux doctrines des théoriciens socialistes que parce qu’ils avaient auprès d’elle cause gagnée d’avance ; peu lui importent en réalité les dogmes divers auxquels elle se laisse convertir sans résistance et qu’elle abandonne presque sans regret : ce sont les formes éphémères et périssables que revêt, sous les multiples influences de ceux qui pensent autour d’elle, ce qui seul est immortel en son cœur, un sentiment de tendre et infinie pitié.

Leurs idées sur l’émancipation de la femme et le rôle qui doit lui appartenir dans la société nouvelle, sur le droit d’aimer à sa guise, sans entraves et sans règles ont beaucoup moins contribué qu’il ne semble tout d’abord à la ranger au parti des réformateurs dont elle a prêché les doctrines. En dépit des apparences contraires, elle a toujours eu pour la famille un religieux respect ; elle n’a jamais pensé que la