Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’avènement du règne de Dieu sur la terre, c’est le bonheur et la joie de tous, pauvres et riches d’hier, au sein d’une association égale et fraternelle, où chacun travaillerait pour tous, où l’on ne connaîtrait plus la haine ni l’envie, la violence ni l’injustice. Tous ces rêves de George Sand, ce sont les idées mêmes qui nous paraissent si originales et si neuves lorsqu’elles nous reviennent de Russie ; ce sont celles dont a vécu la France de 1848 et qui en ce temps-là n’étaient déjà plus très nouvelles : il y avait longtemps que les disciples du Christ les avaient annoncées à tout l’Orient.

Mais, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, George Sand ne pouvait guère se consoler par ce rêve d’universelle amitié de ne point trouver autour d’elle la tendresse qu’elle était, comme le pauvre fou, condamnée à chercher sans cesse. C’est au couvent des Anglaises, où elle fut placée par sa grand’mère, qu’elle put satis-