Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/43

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paroissiens que d’affaires de ménage, n’était pas homme à prendre sur elle une grande influence ; il faut dire, au reste, qu’il n’y tâchait point. Aussi les effusions mystiques de la jeune fille allaient-elles plutôt vers Corambé que vers Jésus et, à dire vrai, lorsqu’elle quitta Nohant, elle n’était chrétienne qu’à demi.

La vie du couvent ne la rendit pas beaucoup plus dévote, mais il fallut un objet à cet ardent besoin d’aimer qui chaque jour grandissait en elle. « J’avais une sorte de culte pour Mme  Alicia, écrit-elle, mais c’était un amour tranquille, il me fallait une passion ardente. Tous mes besoins étaient dans mon cœur et mon cœur s’ennuyait. » (Hist. de ma vie, t. III, 177.) Il semble que George Sand se fasse illusion et cède au goût romantique que son éducation lui avait imposé, lorsqu’elle vient parler ici de passion ; elle ne souffrait pas d’être