Page:Marillier - La Sensibilité et l’Imagination chez George Sand, 1896.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

traits involontairement et fidèlement observés, sentiments très personnels et très profondément sentis, tout cela se confond et se mêle, et plus souvent encore se juxtapose seulement en un même individu. Impossible d’accuser l’un de ces personnages étranges de ne point rester fidèle à son caractère : ils ont tant de caractères divers qu’il leur serait bien difficile vraiment de ne pas se conformer à l’un d’entre eux.

Jamais, cependant, on n’est choqué ni entravé dans son plaisir par l’invraisemblance des situations ou la bizarrerie des personnages ; il faut faire un effort sur soi pour en prendre conscience. Cela tient à coup sûr en partie à l’aisance, au charme lumineux et doux de la langue en laquelle toutes ces prodigieuses aventures sont contées ; mais la vraie raison, c’est que jamais dans l’œuvre de George Sand il n’y a d’étrangetés voulues, d’oppositions violentes, accumulées pour produire un effet. Tout nous