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Page:Marinetti - La Ville charnelle, 1908.djvu/195

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LE TOMBEAU
DE SEVERINO FERRARI

Horreur !… le couchant s’écroule
comme un trône ensanglanté !…
Le jour vient d’être égorgé.
Fuyons !… car le soleil roule
comme une tête coupée
sur la foule échevelée !…

Ce sont tes funérailles, ô grande âme sonore
et parfumante que la rafale de la mort
vient d’arracher à la tendresse
des colombes, des lis et des papillons d’or
accouplés sur la verte mollesse des prairies,
le long des fleuves passionnés qui se lamentent !…