Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/112

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d’un châle marron, grisonnant, le visage usé, les joues tirées, la bouche mauvaise, des yeux de vinaigre, le front ridé, sur lequel dansent six boucles grises et huileuses. — Auprès de lui, une table couverte de linge, avec une lampe, couronnée d’un abat-jour rose en forme de papillon. Le fantoche tient dans ses mains une dentelle et un crochet.

Au fond, à gauche, derrière le dos de Madame Prunelle, un piano. — À droite, derrière le dos de Monsieur Prudent (le fantoche du magistrat) un divan large et bas.

Au moment où le rideau se lève, John et Mary sont accoudés au balcon, ennuagés par la fumée de leurs cigarettes.

C’est l’heure du couchant. — Un orage de plomb fondu et de chaude terreur est tombé à genoux sur la mer suffoquée, dont il écrase la poitrine immense et glauque, zébrée de sueurs électriques.

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