Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/122

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y a quelques mois, en Égypte, n’est-ce pas ?… Eh bien ! Qu’est-ce qui peut manquer à ton bonheur, ce soir ?… Ton petit cœur si sauvage et si fou, que peut-il désirer ?… Tu es dans les bras de l’homme qui t’aime et que tu aimes !… Tu peux, si cela t’amuse, le faire souffrir avec un regard… moins encore, un soupir, ou plus simplement en te taisant ! Les femmes aussi sensuelles que toi ont un goût tout particulier pour la souffrance. Tu dois adorer les larmes… Celles des autres, bien entendu !… Je parie que, toute petite, tu étranglais les petits chats et tu aimais faire du mal aux moineaux… (Un silence) Je n’oublierai jamais les yeux étranges que tu avais le soir… (il ralentit les mots) où notre pauvre amie s’en est allée pour toujours !…

MARY cachant son visage dans ses mains.)

Oh ! John ! Ne me parle pas de ça !