Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/132

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Mary, écoute… Je ne suis pas John… John est là, devant nous il dort… C’est moi, moi… Tu sais bien qui… Nous pouvons nous aimer, enfin !… C’est moi ! C’est moi, Paul… Je viens ce soir t’embrasser avant de partir… Oh ! je ne sais pas si je reviendrai jamais !… Juliette est morte ! Elle est bien morte !… Mais je n’aime que toi, Mary !… Donne-moi ta bouche !… Ta bouche !… (Il l’embrasse avec passion.)

MARY (se détachant de John, avec un grand cri :)

Non ! Non ! Non ! C’est affreux !… C’est affreux !… Tu me rends folle !… Pierre ! Jean ! (Les domestiques se précipitent dans la salle.)

JOHN (avec une froideur voulue).

Pierre, allumez vite les lampes et assurez les volets. (Ils restent tous les deux silencieux, haletants, tandis que les domestiques exécutent cet ordre.)