Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/156

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lettre. Mary éclate en sanglots.) Quelle enfant tu fais !… Tu pleurniches au moindre geste ! C’est absurde et irritant !… (Il jette la lettre sur un guéridon et s’approchant de Mary, l’embrasse avec tendresse.) Voyons, ma petite Mary… Il ne faut pas pleurer !… Je ne tiens pas du tout à savoir ce que contient cette lettre !… Elle ne m’intéresse pas le moins du monde !… Mais tu comprends parfaitement que ton attitude inquiète et angoissée de tout à l’heure était faite pour m’exaspérer… Au reste, je suis très nerveux, depuis quelque temps, et je finis par croire que l’air de la mer m’est pernicieux. Nous devrions même partir, aller quelque part… en voyage !… Je ne sais pas… Mais il me semble que cette plage doit nous porter malheur !

MARY

Oh ! mon John !… faut pas être superstitieux à ce point ! Comment ! Tu voudrais quitter ce pays idéal où nous avons passé les plus