Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

viens, sur les pierres plates de la grotte ?… L’eau était très basse, et l’on était si bien sur ce fond tapissé de mousse !… Nous étions assis comme dans une baignoire !…

JOHN (avec câlinerie).

Tu avais l’air d’une jolie rainette…

MARY (en applaudissant, d’un air enfantin).

Oui ! Appelle-moi rainette !… Et puis, tu m’as dit autre chose… Que ma peau avait la blancheur nacrée des coquillages, n’est-ce pas ? Tu as de si jolis mots, quand tu m’aimes !… Parce que tu ne m’aimes pas toujours de la même façon !… Tu m’as dit que j’avais des souplesses frétillantes d’anguille et tu as trouvé que mes mollets avaient des reflets squameux dans l’eau… Et tu m’as si bien étourdie de baisers, que je t’ai obéi comme une petite sotte !… (Avec des moues coquettes) Oh ! tu m’as poussée à faire des choses très graves et défendues, dans