Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eu la force de parler longtemps, avant de mourir… Elle m’a suppliée de vous dire que sa dernière pensée était pour vous, et qu’elle vous donnait son dernier soupir, avec toute la passion de son âme et de son corps…

PAUL (feignant une douleur violente, et lui embrassant les mains).

Merci… merci, madame ! Je n’oublierai jamais la douceur que vos paroles versent dans mon cœur en ce moment !

MARY

Vous l’aimez toujours, n’est-ce pas, cette pauvre Juliette ?… Si vous aviez vu comme elle était belle, tragiquement belle !… Son pauvre corps était brisé et tout meurtri quand on l’a retiré de l’eau… Mais son visage était intact, d’une pâleur vraiment idéale… Oh ! que j’ai embrassé ses joues, ses pauvres joues !.. Elles avaient la froideur des perles !…