Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/188

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derniers instants passés près de vous !… C’était comme une amulette douce et sacrée !… Une petite médaille de la Vierge qui m’a porté bonheur !…

MARY

Vous avez dû bien souffrir !

PAUL

Non ! J’étais heureux ! Étrangement heureux… heureux à crier, je vous le jure !… Le désir de vos lèvres, et la nausée écœurante de ma gorge, et la peur de mourir loin de vous… tout se mêlait en une brûlure grisante qui précipitait mon sang et gonflait mes poumons d’un souffle énorme ! Je vous criais en moi-même tout mon amour, en me mordant les lèvres… Et mon cœur vous appelait avec la monotonie lugubre du soleil et de la mer !…

MARY

Oh ! mon pauvre ami !… mon pauvre ami !…