Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/48

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viens de dire, car tu me connais bien assez pour avoir confiance en moi, je l’espère (Elle lui prend les mains et les caresse avec tendresse en la regardant dans les yeux). Juliette ! Juliette ! C’est entendu. Plus de ces vilaines pensées ! Sans quoi, je me fâche !.

JULIETTE

Non, non !… Je te connais bien, chère, chère Mary… Mais c’est lui, c’est Paul qui me torture à coups d’épingles ! Que veux-tu, c’est son habitude, à lui, de faire la cour à toutes les femmes qu’il rencontre. Il n’a fait que ça toute sa vie… Je ne vois pas quel plaisir on peut prendre à ce jeu stupide… Et moi qui lui ai tout donné ! Tout, absolument tout… Comprends-tu ? Je n’ai rien gardé pour moi. Mon cœur, mon âme, mes pensées sont à lui ! Je l’ai dans le sang, mon Paul bien-aimé, et je ne souffre plus que de ses indifférences, tant il m’a habituée à ses trahisons…