Page:Marinetti - Poupées électriques, 1909.djvu/58

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PAUL

Chut ! faut pas dire ces vilaines choses !

JULIETTE

Je voudrais t’embrasser maintenant, mon Paul… sur la bouche… et puis… mourir…

PAUL

Ne sois donc pas si pressée, ma petite Juliette ! (en riant). Nous mourrons plus tard, un jour, et c’est encore bien loin. Il faut nous bien aimer auparavant !… Attends… nous allons filer tout à l’heure sur la plage, derrière les cabines… comme hier soir…

JULIETTE

Oui, oui, mon Paul !… Et puis ?… (en se cachant le visage entre les mains) Et puis ?… Tu t’en iras, et nous ne nous reverrons plus, je le sais…

PAUL

Ah bah ! (en se tournant vers Mary). La terre est si petite — n’est-ce pas, madame ? — On se