Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/41

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aucun voile. Il deſcend quelquefois des céleſtes demeures, pour ſe placer ſur ce Trône ; mais je le dérobe à tous les yeux indignes de le voir ; je le cache avec un ſoin extrême, & ne le montre qu’à mes Favoris.

Depuis que l’Amour s’eſt envolé dans les cieux, ſon départ a cauſé ſur la terre une mépriſe funeſte. Son ennemi s’eſt revêtu de la parure qu’il a laiſſée. Cet ennemi eſt la Douleur. Elle ſe montre ſous ce déguiſement qui la fait méconnoître. Les mortels s’y laiſſent tous les jours tromper, & trouvent la dou-