Page:Marino - Les Vrais Plaisirs, 1748.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

baiſers à ſon Amant ; elle preſſe ſon ſein contre ſon ſein, ſon viſage contre ſon viſage. Elle admire les beautés qu’elle a baiſées, & les rebaiſe.

Mais, Déeſſe, pardonnez : vos baiſers partent-ils du cœur comme des lévres ? C’eſt mon cœur, reprit-elle, qui baiſe vos lévres ; c’eſt l’amour qui forme ces baiſers. Le cœur les envoye, la bouche les imprime ; mais le plaiſir de l’Ame eſt mille fois plus vif. Nos cœurs enflammés ſe répondent : ils parlent entre eux un langage qu’eux ſeuls peuvent entendre.