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Page:Marionneau - Victor Louis, architecte du Théâtre de Bordeaux, 1881.djvu/19

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Au moment où nous corrigeons les dernières épreuves de ce livre, nous recevons de M. Maurice Tourneux l’obligeante communication d’une pièce de vers de Marmontel, très probablement inédite, poésie extraite du manuscrit de la Correspondance littéraire de Grimm, partie rédigée par Meister. Année 1797, n° 17.


COUPLETS FAITS PAR M. MARMONTEL, A UNE FETE QUE LUI AVAIT DONNEE Mme LOUIS, FEMME DE L’ARCHITECTE.


Sur l’air : Daigne écouter l’amant fidèle.


Ici, pour moi, quel prodige s’opère ?
Mon cœur renaît, je me sens ranimer.
Ah ! c’est vieillir que de cesser de plaire,
C’est rajeunir que de se voir aimer.

Tendre amitié, que ta faveur m’honore
Et de tes soins que le charme est touchant !
C’est toi qui veux me rendre heureux encore
Et de tes fleurs embellir mon couchant.

Divins talents, plaisirs de l’innocence,
Des dons du ciel le plus pur, le plus beau,
Prolongez-moi votre douce influence
Et ma vieillesse oubliera le tombeau.

Quoi ! De vos mains je reçois la couronne
Ah ! c’est à vous que je dois la donner.
Oui, que des cœurs le suffrage la donne :
C’est vous partout que l’on va couronner.

Parques, filez lentement, je vous prie ;
Qu’un jour pareil me soit encore permis ;
Tant de bonheur me fait chérir la vie ;
Elle est charmante avec de tels amis.


« M. Marmontel habite depuis quelques années une petite ferme à l’acquisition de laquelle il a employé les derniers débris de sa fortune, elle est dans le voisinage d’une riche abbaye 1, aux environs de Rouen, dont M. Louis est devenu le propriétaire et où il est retiré avec toute sa famille. »

1 La chartreuse de Gaillon.