Page:Marius Grout - Le vent se lève.djvu/110

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sans doute, et la nourriture… Ah ! vous avez une cuisinière !… » Oui, j’ai grossi. Et il y paraît. Je sens surtout ça quand je me rase. La peau est pleine, et moi qui détestais tant ça, j’ai plaisir à me raser.

J’ai reçu cet après-midi la visite de François Deconihout. Quel brave garçon ! Et quelle candeur ! Entendre François en confession, voilà une joie que je voudrais partager. Je ne puis que dire à M. le Curé : « François s’est confessé hier… Ah ! quelle belle âme ! » Et M. le Curé écoute à peine : « Oui, oui c’est un gentil garçon. »

Notre affaire s’organise, je veux dire l’Association Saint-Thomas d’Aquin. Nous avons groupé une dizaine de jeunes gens que nous réunirons dimanche prochain, après les vêpres. M. le Curé a annoncé lui-même la chose en chaire, et je dois le reconnaître, avec un certain enthousiasme. Nous procéderons d’abord et sans doute par voie d’élection, aux nominations nécessaires : un secrétaire, un trésorier, un archiviste. François sera évidemment secrétaire. Et puis, pour ce premier soir, je leur parlerai de la vie de saint Thomas.

Mademoiselle de Saint-Englebert, que je suis allé voir au château hier après-midi, est partisan ! d’une semblable organisation.

Notre entrevue a eu lieu dans le petit salon, une pièce que je ne connaissais pas et qui est remarquablement intime et silencieuse. Il y