Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/101

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Pour le voir : mais j’avons trouvé queuque maraud,
Qui disait comme ça qu’il était Démocrite.
Mais le drôle a bian mal payé notre visite.
Il avait avec lui queuque friponne itou,
Qui tournait son esprit tout sens dessus dessous :
Alle faisait la folle, et se disait la fille
De ce biau Démocrite ; elle était bian habile.
Enfin ils ont tant fait, qu’Ariste que velà,
Qui venait pour les voir, les a tous plantés là.
Or j’avons vu tantôt passer ce méchant drôle ;
J’ons tous deux en ce temps lâché quelque parole,
Montrant ce Démocrite. Hé bon ! ce n’est pas li,
A dit un paysan de ce village-ci.
Dame ! Ca nous a fait sopçonner queuque chose.
Monsieur, je sons trompé, j’en avons une dose,
Ai-je dit, moi. Pargué ! Pour être plus certain,
Je venons en tout ça savoir encor la fin.

ARISTE

La chose est comme il dit.

DÉMOCRITE

C’est encor ton ouvrage,
Dis, coquin ?

CRISPIN

Il est vrai.

MAÎTRE JACQUES

Quel est donc ce visage ?
C’est notre homme !

DÉMOCRITE

, à Ariste.

C’est lui, mais le fourbe a plus fait,
Il m’a trompé de même, et vous a contrefait.