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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/158

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Dont le cœur généreux s’est signalé pour moi ;
D’un roi dont Annibal embrasse la fortune,
Et qu’avec trop d’excès votre orgueil importune.
Je blesse ici vos yeux, dites-vous : je le croi ;
Mais j’y suis à bon titre, et comme ami du roi.
Si ce n’est pas assez pour y pouvoir paraître,
Je suis donc son ministre, et je le fais mon maître.

FLAMINIUS

Dût-il de votre fille être bientôt l’époux,
Pourrait-il de son sort se montrer plus jaloux ?
Qu’en dites-vous, Seigneur ?

PRUSIAS

Il me marque son zèle,
Et vous dit ce qu’inspire une amitié fidèle.

ANNIBAL

Instruisez le Sénat, rendez-lui la frayeur
Que son agent voudrait jeter dans votre cœur
Déclarez avec qui votre foi vous engage :
J’en réponds, cet aveu vaudra bien un outrage.

FLAMINIUS

Qui doit donc épouser Laodice ?

ANNIBAL

C’est moi.

FLAMINIUS

Annibal ?

ANNIBAL

Oui, c’est lui qui défendra le roi ;
Et puisque sa bonté m’accorde Laodice,
Puisque de sa révolte Annibal est complice,
Le parti le meilleur pour Rome est désormais