Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/176

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Jusqu’où vont les tourments où vous vous exposez.
Vous ne sentez encor que la perte éternelle
Du bonheur où l’amour aujourd’hui nous appelle ;
Mais l’état douloureux où vous laissez mon cœur,
Vous n’en connaissez pas le souvenir vengeur.

FLAMINIUS

Quelle épreuve !

LAODICE

Ah ! Seigneur, ma tendresse l’emporte !

FLAMINIUS

Dieux ! que ne peut-elle être aujourd’hui la plus forte !
Mais Rome…

LAODICE

Ingrat ! cessez d’excuser vos refus :
Mon cœur vous garde un prix digne de vos vertus.


Scène IV

FLAMINIUS, seul.


Elle fuit ; je soupire, et mon âme abattue
A presque perdu Rome et son devoir de vue.
Vil Romain, homme né pour les soins amoureux,
Rome est donc le jouet de tes transports honteux !