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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/265

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yeux, quand nous sommes chez lui. Toute notre indulgence, tous nos éloges, toutes nos admirations, toute notre justice, est pour l’étranger ; enfin notre amour-propre n’en veut qu’à notre nation ; celui de tous les étrangers n’en veut qu’à nous, et le nôtre ne favorise qu’eux.

LE MARQUIS

Viens, bon citoyen, viens que je t’embrasse. Morbleu ! le titre excepté, je serais fâché à cette heure que dans la comédie que nous allons voir, on eût pris l’idée de Gulliver ; je partirais si cela était. Mais en voilà assez. Saluons la Comtesse, qui arrive avec tous ses agréments.


Scène II

LE MARQUIS, LE CHEVALIER, LA COMTESSE, LE CONSEILLER


LA COMTESSE

Ah ! vous voilà, Marquis ! Bonjour, Chevalier ; êtes-vous venu avec des dames ?

LE MARQUIS

Non, Madame, et nous n’avons fait que nous rencontrer tous deux.

LA COMTESSE

J’ai préféré la comédie à la promenade où l’on voulait m’emmener : et Monsieur a bien voulu me tenir compagnie. Je suis curieuse de toutes les nouveautés : comment appelle-t-on celle qu’on va jouer ?