Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/308

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faut qu’ils devenient souples, et qu’ils restient tous parclus d’étonnement.

BLECTRUE

Vous raisonnez fort juste.

BLAISE

Vrament grand marci à vous.

BLECTRUE

Vous vaudrez mieux qu’un autre pour les instruire ; vous sortez du même monde, et vous aurez des lumières que je n’ai point.

BLAISE

Oh ! que vous n’avez point ! ça vous plaît à dire. C’est vous qui êtes le soleil, et je ne sis pas tant seulement la leune auprès de vous, moi : mais je ferons de mon mieux, à moins qu’ils me rebutiont à cause de ma chétive condition.

BLECTRUE

Comment, chétive condition ? Vous m’avez dit que vous étiez un laboureur.

BLAISE

Et c’est à cause de ça.

BLECTRUE

Et ils vous mépriseraient ! Oh ! raison humaine, peut-on t’avoir abandonné jusque-là ! Eh bien ! tirons parti de leur démence sur votre chapitre ; qu’ils soient humiliés de vous voir plus raisonnable qu’eux, vous dont ils font si peu de cas.

BLAISE

Et qui ne sais ni B, ni A. Morgué ! faudrait se mettre à