Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/339

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LA COMTESSE

Ah ! mes enfants, ce qu’il y a de plus doux pour moi dans tout cela, c’est le jugement sain et raisonnable que je porte actuellement des choses. Que la raison est délicieuse !

SPINETTE

Je vous l’avais promis, et si vous m’en croyez, nous resterons ici. Il ne faut plus nous exposer ; les rechutes, chez nous autres femmes, sont bien plus faciles que chez les hommes.

BLAISE

Comment, une femme ? alle est toujours à moitié tombée. Une femme marche toujours sur la glace.

LA COMTESSE

Ne craignez rien ; j’ai retrouvé la raison ici ; je n’en sortirai jamais. Que pourrais-je avoir qui la valût ?

BLAISE

Rian que des guenilles. Premièrement, il y a ici le fils du Gouvarneur, qui est un garçon bian torné.

LA COMTESSE

Très aimable, et je l’ai remarqué.

SPINETTE

Il ne vous sera pas difficile d’en être aimée.

BLAISE

Tenez, il viant ici avec sa sœur.


Scène VII