Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 1.djvu/372

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et il n’y a pas de mal à l’aimer en cachette ; ça est honnête ; et mêmement ils disont ici que pus en aime sans le dire, et pus ça est biau ; car en souffre biaucoup, et c’est cette souffrance-là qui est daigne de nous, disont-ils. Cheux nous les femmes de bian ne font pas autre chose. N’avons-je pas une maîtresse itou, moi ? une jolie fille, qui me poursuit avec des civilités et de petits mots qui sont si friands ? Mais, morgué, je me tians coi. Je vous la rabroue, faut voir ! Alle n’aura la consolation de me gagner que tantôt. Morgué ! tenez, je l’aparçois qui viant à moi. Je vas tout à cette heure vous enseigner un bon exemple. Je sis pourtant affollé d’elle. Stapendant, regardez-moi mener ça. Voyez la suffisance de mon comportement. Boutez-vous : là, sans mot dire.


Scène VII

LE COURTISAN, BLAISE, FONTIGNAC, L’INSULAIRE


FONTIGNAC

, au Courtisan.

Permettez, Monsieur, qué jé parle à Blaise, et lui présente une réquête dont voici lé sujet. (En montrant l’insulaire.)

BLAISE

Ah ! ah ! Monsieur de Fontignac, ou êtes un fin marle,