Pour éveiller ses gens, crier comme une folle :
Voilà, ma chère enfant, désormais votre emploi,
Et de ce que je veux faites-vous une loi.
Dieux ! quel original ! je n’en veux point, mon père !
Ce rustique bourgeois commence à me déplaire.
Ses souliers, pour les champs, sont un peu trop mignons :
Dans une basse-cour, des sabots seront bons.
Des sabots !
Des sabots !
Oui, des sabots, ma fille.
Sachez qu’on en porta toujours dans ma famille ;
Et j’ai même un cousin, à présent financier,
Qui jadis, sans reproche, était un sabotier.
Croyez-moi, vous serez mille fois plus charmante,
Quand, au lieu de damas, habillée en servante,
Et devenue enfin une grosse dondon,
De ma maison des champs vous prendrez le timon.
Le prenne qui voudra : mais je vous remercie.
Non, je n’en vis jamais, de si sot, en ma vie.
Adieu, sieur campagnard : je vous donne un bonsoir.
Pour ma fille, jamais n’espérez de l’avoir.
Laissons-le.