Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/158

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MARTON

Toute unie.

FRONTIN

Mais à propos de fantaisie, savez-vous bien que votre minois en est une, et des plus piquantes ?

MARTON

Oh, il est très commun, aussi bien que la réponse de ma maîtresse.

FRONTIN

Point du tout, point du tout. Avez-vous des amants ?

MARTON

Eh !… on a toujours quelque petite fleurette en passant.

FRONTIN

Elle est d’une ingénuité charmante ; écoutez, nos maîtres vont se marier ; vous allez venir à Paris, je suis d’avis de vous épouser aussi ; qu’en dites-vous ?

MARTON

Je ne suis pas assez aimable pour vous.

FRONTIN

Pas mal, pas mal, je suis assez content.

MARTON

Je crains le nombre de vos maîtresses, car je vais gager que vous en avez autant que votre maître qui doit en avoir beaucoup ; nous avons entendu dire que c’était un homme fort couru, et vous aussi sans doute ?

FRONTIN

Oh ! très courus ; c’est à qui nous attrapera tous deux, il a pensé même m’en venir quelqu’une des