Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/162

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cherchais ; que disiez-vous à Frontin ? Parliez-vous de mon fils ?

MARTON

Oui, Madame.

LA MARQUISE

Eh bien, que pense de lui Hortense ? Ne lui déplaît-il point ? Je voulais vous demander ses sentiments, dites-les-moi, vous les savez sans doute, et vous me les apprendrez plus librement qu’elle ; sa politesse me les cacherait, peut-être, s’ils n’étaient pas favorables.

MARTON

C’est à peu près de quoi nous nous entretenions, Frontin et moi, Madame ; nous disions que Monsieur votre fils est très aimable, et ma maîtresse le voit tel qu’il est ; mais je demandais s’il l’aimerait.

LA MARQUISE

Quand on est faite comme Hortense, je crois que cela n’est pas douteux, et ce n’est pas de lui dont je m’embarrasse.

FRONTIN

C’est ce que je répondais.

MARTON

Oui, vous m’avez parlé d’une vapeur de tendresse, qu’il lui a pris pour elle ; mais une vapeur se dissipe.

LA MARQUISE

Que veut dire une vapeur ?

MARTON

Frontin vient de me l’expliquer, Madame ; c’est comme un étonnement de cœur, et un étonnement