Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/202

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MARTON

Rien, Monsieur, elle n’a pas paru y faire attention : mais comme on m’a chargé de vous la rendre, voulez-vous que je dise que vous ne l’avez pas reconnue ?

ROSIMOND

L’offre est obligeante et je l’accepte ; j’allais vous en prier.

MARTON

Oh ! de tout mon cœur, je vous le promets, quoique ce soit une précaution assez inutile, comme je vous dis, car ma maîtresse ne vous en parlera seulement pas.

ROSIMOND

Tant mieux, tant mieux, je ne m’attendais pas à tant de modération ; serait-ce que notre mariage lui déplaît ?

MARTON

Non, cela ne va pas jusque-là ; mais elle ne s’y intéresse pas extrêmement non plus.

ROSIMOND

Vous l’a-t-elle dit, Marton ?

MARTON

Oh ! plus de dix fois, Monsieur, et vous le savez bien, elle vous l’a dit à vous-même.

ROSIMOND

Point du tout, elle a, ce me semble, parlé de différer et non pas de rompre : mais que ne s’est-elle expliquée ? je ne me serais pas avisé de soupçonner