Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/217

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tu penses, tu me l’as confié ; d’ailleurs, quand je t’ai dit mes sentiments pour Madame, tu ne les as pas désapprouvés.

ROSIMOND

Je ne me souviens point de cela, et vous êtes un étourdi, qui me ferez des affaires avec Hortense.

HORTENSE

Eh ! Monsieur, point de mystère ! Vous n’ignorez pas mes dispositions, et il ne s’agit point ici de compliments.

ROSIMOND

Eh ! Madame, faites-vous quelque attention à ce qu’on dit là ? Ils se divertissent.

DORANTE

Mais, parlons français. Est-ce que tu aimes Madame ?

ROSIMOND

Ah ! je suis ravi de vous voir curieux ; c’est bien à vous à qui j’en dois rendre compte. (À Hortense.) Je ne suis pas embarrassé de ma réponse : mais approuvez, je vous prie, que je mortifie sa curiosité.

DORIMÈNE

, riant.

Ah ! ah ! ah ! ah !… il me prend envie aussi de lui demander s’il m’aime ? voulez-vous gager qu’il n’osera me l’avouer ? m’aimez-vous, Marquis ?

ROSIMOND

Courage, je suis en butte aux questions.

DORIMÈNE

Ne l’ai-je pas dit ?