Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/227

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promis un petit mensonge, et non pas un faux serment, et c’en serait un que de badiner avec des interrogations de cette force-là ; ainsi donc, Madame, j’ai rendu le billet, Monsieur l’a repris ; et si Frontin dit qu’il est à lui, je suis obligée en conscience de déclarer que Frontin est un fripon.

FRONTIN

Je ne l’étais que pour le bien de la chose, moi, c’était un service d’ami que je rendais.

MARTON

Je me rappelle même que Monsieur, en ouvrant le billet que Frontin lui donnait, s’est écrié : c’est de ma folle de Comtesse ! Je ne sais de qui il parlait.

LE COMTE

, à Dorimène.

Je n’ose vous dire que j’en ai reconnu l’écriture ; j’ai reçu de vos lettres, Madame.

DORIMÈNE

Vous jugez bien que je n’attendrai pas les explications ; qu’il les fasse. (Elle sort.)

LA MARQUISE

, sortant aussi.

Il peut épouser qui il voudra, mais je ne veux plus le voir, et je le déshérite.

LE COMTE

, qui la suit.

Nous ne vous laisserons pas dans ce dessein-là, Marquise.

Hortense les suit.

DORANTE

, à Rosimond en s’en allant.

Ne t’inquiète pas, nous apaiserons la Marquise, et heureusement te voilà libre.

FRONTIN

Et cassé.