Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/253

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Scène XI

DORIMÈNE, DORANTE, HORTENSE, ROSIMOND


DORIMÈNE

Enfin, Marquis, vous ne vous plaindrez plus, je suis à vous, il vous est permis de m’épouser ; il est vrai qu’il m’en coûte le sacrifice de ma fierté : mais, que ne fait-on pas pour ce qu’on aime ?

ROSIMOND

Un moment, de grâce, Madame.

DORANTE

Votre père consent à mon bonheur, si vous y consentez vous-même, Madame.

HORTENSE

Dans un instant, Dorante.

ROSIMOND

, à Hortense.

Vous ne me dites rien, Hortense ? Je n’aurai pas même, en partant, la triste consolation d’espérer que vous me plaindrez.

DORIMÈNE

Que veut-il dire avec sa consolation ? De quoi demande-t-il donc qu’on le plaigne ?

ROSIMOND

Ayez la bonté de ne pas m’interrompre.

HORTENSE

Quoi, Rosimond, vous m’aimez ?

ROSIMOND

Et mon amour ne finira qu’avec ma vie.