Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/474

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FÉLICIE

, à la Modestie.

Ce jeune homme vous impatiente : promenez-vous un instant sans me quitter ; je tâcherai d’abréger la conversation.

LA MODESTIE

Hélas ! si je m’écarte, je ne reviendrai peut-être plus.

FÉLICIE

Je ne vous propose pas de vous en aller, je ne veux pas seulement vous perdre de vue, et ce que j’en dis n’est que pour vous épargner son importunité.

LA MODESTIE

Puisque vous m’y forcez, vous voilà seule. (À part.) Je me retire, mais je ne la quitte pas.


Scène IX

LUCIDOR, FÉLICIE


LUCIDOR

Ah ! je respire.

FÉLICIE

Et moi, je suis honteuse.

LUCIDOR

Non, Félicie, ne troublez point un si doux moment par de chagrinantes réflexions ; vous voilà libre, et vous m’avez promis de vous expliquer ; je vous adore, commencez par me dire que vous le voulez bien.

FÉLICIE

Oh ! pour ce commencement-là, il n’est pas difficile : oui, j’y consens ; quand je ne le voudrais pas,