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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 2.djvu/476

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FÉLICIE

Comment, pas encore ? je vous aime, mais voilà tout.

LUCIDOR

Attendez ce qui me reste à vous dire, il n’en sera que ce que vous voudrez.

FÉLICIE

Oui, oui, que ce que je voudrai ! Je n’ai pourtant fait jusqu’ici que ce que vous avez voulu.

LUCIDOR

Écoutez-moi, charmante Félicie, n’est-ce pas toujours à la personne que l’on aime qu’il faut se marier ?

FÉLICIE

Qui est-ce qui a jamais douté de cela ?

LUCIDOR

Et pour qui se marie-t-on ?

FÉLICIE

Pour soi-même, assurément.

LUCIDOR

On est donc, à cet égard-là, les maîtres de sa destinée ?

FÉLICIE

Avec l’avis de ses parents, pourtant.

LUCIDOR

Souvent ces parents, en disposant de nous, ne s’embarrassent guère de nos cœurs.

FÉLICIE

Vous avez raison.