Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

laissez faire, nous rirons comme des fous ensemble ; mais allons faire venir ce bien, ces emplois, et cette jolie fille, car j’ai hâte d’être riche et bien aise.

FRÉDÉRIC

Ils te sont assurés, te dis-je ; mais il faut que tu me rendes un petit service ; puisque tu te donnes à moi, tu n’en dois pas faire de difficulté.

ARLEQUIN

Je vous regarde comme mon père.

FRÉDÉRIC

Je ne veux de toi qu’une bagatelle. Tu es chez le seigneur Lélio ; je serais curieux de savoir qui il est. Je souhaiterais donc que tu y restasses encore trois semaines ou un mois, pour me rapporter tout ce que tu lui entendras dire en particulier, et tout ce que tu lui verras faire. Il peut arriver que, dans des moments, un homme chez lui dise de certaines choses et en fasse d’autres qui le décèlent, et dont on peut tirer des conjectures. Observe tout soigneusement ; et en attendant que je te récompense entièrement voilà par avance de l’argent que je te donne encore.

ARLEQUIN

Avancez-moi encore la fille ; nous la rabattrons sur le reste.