Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/394

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FRÉDÉRIC

Reprends haleine.

ARLEQUIN

Oh dame, cela ne se prend pas avec la main. Ohi ! ohi ! Je vous ai été chercher au palais, dans les salles, dans les cuisines ; je trottais par-ci, je trottais par-là, je trottais partout ; et y allons vite, et boute et gare. N’avez-vous pas vu le seigneur Frédéric ? Hé non, mon ami ! Où diable est-il donc ? que la peste l’étouffe ! Et puis je cours encore, patati, patata ; je jure, je rencontre un porteur d’eau, je renverse son eau : N’avez-vous pas vu le seigneur Frédéric ? Attends, attends, je vais te donner du seigneur Frédéric par les oreilles. Moi, je m’enfuis. Par la sambleu, morbleu, ne serait-il pas au cabaret ? J’y rentre, je trouve du vin, je bois chopine, je m’apaise, et puis je reviens ; et puis vous voilà.

FRÉDÉRIC

Achève ; sais-tu quelque chose ? Tu me donnes bien de l’impatience.

ARLEQUIN

Cent mille écus ne seraient pas dignes de me payer ma peine ; pourtant j’en rabattrai beaucoup.

FRÉDÉRIC

Je n’ai point d’argent sur moi, mais je t’en promets au sortir d’ici.

ARLEQUIN

Pourquoi est-ce que vous laissez votre bourse à la