Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/437

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


ACTE PREMIER

Scène première

FRONTIN, TRIVELIN

FRONTIN

Je pense que voilà le seigneur Trivelin ; c’est lui-même. Eh ! comment te portes-tu, mon cher ami ?

TRIVELIN

À merveille, mon cher Frontin, à merveille. Je n’ai rien perdu des vrais biens que tu me connaissais, santé admirable et grand appétit. Mais toi, que fais-tu à présent ? Je t’ai vu dans un petit négoce qui t’allait bientôt rendre citoyen de Paris ; l’as-tu quitté ?

FRONTIN

Je suis culbuté, mon enfant ; mais toi-même, comment la fortune t’a-t-elle traité depuis que je ne t’ai vu ?

TRIVELIN

Comme tu sais qu’elle traite tous les gens de mérite.

FRONTIN

Cela veut dire très mal ?