Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 3.djvu/470

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Des fins premiers jours du ménage.
Mais, morgué ! ça ne dure pas ;
Le cœur vous faille, et c’est dommage.

UN PAYSAN

Que dis-tu, gente Mathurine,
De cette noce que tu vois ?
T’agace-t-elle un peu pour moi ?
Il me semble voir à ta mine
Que tu sens un je ne sais quoi.
L’ami Lucas et la cousine
Riront tant qu’ils pourront tous deux,
En se gaussant des médiseux ;
Dis la vérité, Mathurine,
Ne ferais-tu pas bien comme eux ?

MATHURINE

Voyez le biau discours à faire,
De demander en pareil cas :
Que fais-tu ? que ne fais-tu pas ?
Eh ! Colin sans tant de mystère,
Marions-nous ; tu le sauras.
À présent si j’étais sincère,
Je vais souvent dans le vallon,
Tu m’y suivrais, malin garçon :
On n’y trouve point de notaire,
Mais on y trouve du gazon.

On danse.