Scène VI
BLAISE se promène en se carrant
Parlons un peu seul ; car à cette heure que je sis du biau monde, faut avoir de grandes réflexions à cause de mes grandes affaires. Allons, rêvons donc, tout en nous promenant. (Il rêve.) Un père de famille a bian du souci, et c’est une mauvaise graine que des enfants. Drès que ça est grand, ça veut tâter de la noce. Stapendant on a un rang qui brille, des équipages qui clochont toujours, des laquais qui grugeont tout, et sans ce tintamarre-là, on ne saurait vivre. Les petites gens sont bianheureux. Mais il y a une bonne coutume ; an emprunte aux marchands et an ne les paie point ; ça soutient un ménage. Stapendant il m’est avis que je faisons un métier de fous, nous autres honnêtes gens… Mais velà noute fiscal qui viant ; je li devons de l’argent ; mais il n’y a rian à faire, je savons mon devoir.
Scène VII
LE FISCAL, BLAISE
Bonjour, maître Blaise.