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Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/120

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à moi, je ne li dirai pas de s’en aller ; et on ne rend pas cela de la main à la main.

LE CHEVALIER

Me le rendre ! quand vous avez tiré dessus, quand vous l’avez incendié, qu’il se portait bien, et que vous l’avez fait malade ! Non, ma toute belle, je ne veux point d’un incurable.

COLETTE

Queu pitié que tout ça ! comment ferai-je donc ?

LE CHEVALIER

Ne vous effrayez point ; sans crier au meurtre, je trouve un expédient ; vous m’avez maltraité le cœur, faites les frais de sa guérison ; j’attendrai, je suis accommodant, le vôtre me servira de nantissement, je m’en contente.

COLETTE

Oui-da ! vous êtes bian fin ! si vous l’aviez une fois, vous le garderiez peut-être.

LE CHEVALIER

Je vous le garderais ! vous sentez donc cela, mignonne ? une légion de cœurs, si je vous les donnais, ne paierait pas cette expression affectueuse ; mais