Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1825, tome 4.djvu/367

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de se marier ?… Elle ne me dit pas ses envies… Restera-t-elle fille ?… Je ne garantis rien… Qui est-ce qui la voit, qui est-ce qui ne la voit pas ? Vient-il quelqu’un, ne vient-il personne ?… Et par-ci et par-là… Est-ce que votre maître en est amoureux ?… Chut ! Il en perd l’esprit : nous ne restons ici que pour lui avoir le cœur, afin qu’elle nous épouse ; car nous avons des richesses et des flammes plus qu’il n’en faut pour dix ménages.

PHOCION

N’en as-tu pas dit assez ?

ARLEQUIN

Voyez comme il s’en soucie ; il vous donnera le supplément, si vous voulez.

LÉONTINE

N’est-il pas vrai, seigneur Phocion, qu’Hermidas n’a fait que s’amuser en lui disant cela ? Phocion ne répond rien !

ARLEQUIN

Ahi ! ahi ! la voix vous manque, ma chère maîtresse ; votre cœur prend congé de la compagnie, on le pille actuellement, et je vais faire venir le seigneur Hermocrate à votre secours.

LÉONTINE

Arrête, Arlequin, où vas-tu ? Je ne veux point qu’il sache qu’on me parle d’amour.

ARLEQUIN

Oh ! puisque le fripon est de vos amis, ce n’est pas